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Avancer dans le processus de paix RDC-M23

Joshua Z. Walker
Five people standing behind two seated individuals signing documents at a table.

Aujourd'hui, le Groupe d’étude sur le Congo du Center on International Cooperation de New York University a publié la version française d’un article présentant différentes options concernant le processus de Doha, les négociations actuellement en cours dans la capitale qatarie entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement rebelle M23.

Il y a un an, des pourparlers entre ce groupe rebelle soutenu par le Rwanda et le gouvernement congolais semblaient impossibles. En février 2025, le président congolais Félix Tshisekedi continuait d’exclure toute négociation directe avec le M23, un groupe qu’il qualifiait de « pantins » du Rwanda. Mais la pression internationale et, peut-être, la prise de conscience croissante de l’impossibilité d’une solution militaire au conflit ont conduit M. Tshisekedi à autoriser des pourparlers directs avec le groupe. Ces pourparlers ont débuté en avril de cette année.

Le printemps semblait propice à la paix en RDC. Après que le M23 eut réussi à s’emparer des villes de Goma et de Bukavu en janvier et février, l’expansion de la rébellion vers le nord-ouest, près d’un important site d’extraction d’étain, a été stoppée, en grande partie grâce à la pression exercée par les États-Unis et l’Union européenne (UE). Le nouveau conseiller principal des États-Unis pour l’Afrique, Massad Boulos, un homme d’affaires libano-américain ayant des liens avec le continent africain (et beau-père de Tiffany Trump), s’est fortement impliqué pour pousser la RDC et le Rwanda à négocier. Ces pourparlers ont fait suite à une réunion surprise, convoquée par Tamim bin Hamad Althani, émir du Qatar, entre le président Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame, à Doha, le 18 mars.

En avril, les États-Unis ont commencé à se concentrer sur un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, tandis que le Qatar a pris la tête des négociations – qui avaient alors été acceptées par les Congolais – entre la RDC et le M23. L’administration Trump a cherché à structurer les négociations autour d’une série de mesures incitatives et dissuasives, notamment des promesses d’investissements américains dans les deux pays et la menace de pressions politiques et économiques américaines en cas de non-respect des accords. Le 27 juin 2025, un accord de paix a été signé en grande pompe à Washington, DC, entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Une séance photo dans le Bureau ovale a suivi. Mais la question du M23 – un mouvement que le Rwanda nie officiellement soutenir, malgré des preuves substantielles du contraire – et ses propres griefs, restaient en suspens.

Alors que le Rwanda, la RDC et les États-Unis ont entamé des négociations à Washington sur un cadre d’intégration économique régionale (REIF) proposé par les États-Unis, Doha a poursuivi les pourparlers entre la RDC et le M23. Ceux-ci ont abouti à une « déclaration de principes » en juillet. Cependant, les progrès ont été relativement lents depuis l’été.

Les deux parties se sont mises d’accord sur un mécanisme d’échange de prisonniers (mais pas sur les listes de prisonniers) à la mi-septembre. Hier, un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu a également été convenu. Selon certaines sources, les deux parties ont désormais entamé le long processus visant à élaborer un véritable accord de paix, qui devra nécessairement aborder des questions fondamentales telles que le sort du M23 et de son organisation politique, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), le retour des réfugiés, le désarmement, la démobilisation et la réintégration, la réconciliation communautaire, le développement économique et l’administration politique locale des Kivus.

Le présent document présente certaines des questions épineuses auxquelles les deux parties devront probablement faire face au cours des négociations. Certaines de ces questions peuvent être trop difficiles à traiter en profondeur dans un accord de paix. Les acteurs extérieurs, dont le conseiller principal Boulos, semblent avoir compris qu’un accord constitue nécessairement une étape dans un processus plutôt qu’une fin en soi. Ce document regorge délibérément d’exemples, aussi imparfaits soient-ils, tirés d’autres régions du monde, ainsi que de brèves évaluations des succès et des échecs des précédents processus de paix congolais.

Nous concluons en présentant cinq options, allant de celle qui se rapproche le plus de la position de négociation initiale de la RDC à celle du M23. En publiant ce document, nous espérons stimuler la réflexion et la discussion entre les parties aux négociations, ainsi qu’au sein de la population congolaise, dans la recherche d’un accord à la fois possible et juste.

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