The Democratic Republic of Congo (DRC) boasts numerous assets that place it at the center of the fight against climate change. On the one hand, the DRC has many strategic minerals necessary for the energy transition (copper, cobalt, lithium, etc.). On the other hand, the country possesses vast forest resources (60 percent of the Congo Basin’s tropical forests). The DRC is also home to wetlands, including the largest tropical peatland complex, covering approximately 123,750 kilometers, or 75 percent of the Congo Basin. In the context of combating global warming, these forests and peatlands are of exceptional value, which is why their preservation is so crucial. However, at the same time, the DRC’s ecosystems are rich in other natural resources vital for the country’s growth and development, such as oil. For a country considered among the poorest in the world and one of the most vulnerable to climate change, preserving its forests and peatlands comes with an economic and social cost. In areas rich with these valuable resources, the Congolese government could develop not only the forestry industry but also hydrocarbons to increase public revenues and sustain economic growth.
In 2022, developed countries finally managed to mobilize nearly 116 billion US dollars to help developing countries finance programs to address climate change and reduce carbon emissions. Although the DRC contributes to mitigating global warming, particularly through its forests and peatlands, it receives minimal climate funding. The National Fund for Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation (FONAREDD), established in 2012 to channel donor support, has only managed to raise USD 750 million, including the most recent funding from the second letter of intent signed with the Central African Forest Initiative (CAFI) for USD 500 million.
This report emphasizes that the deficit in climate funding for the DRC, combined with certain donors’ opposition to logging and oil exploitation, ultimately fuels national perceptions of an international conspiracy against the Congolese state, seen as a ‘victim’ of an unequal exchange. Without financial compensation that meets Congolese expectations, it will be difficult to achieve national ownership of initiatives aimed at preserving forests and peatlands.
This report was a joint initiative of the Congo Research Group, hosted at the Center on International Cooperation, and their local research partner in the Democratic Republic of Congo, Ebuteli. It was originally published on Ebuteli here.
La République démocratique du Congo (RDC) regorge de nombreux atouts qui la placent au centre de la lutte contre les changements climatiques. D’une part, la RDC possède de nombreux minerais stratégiques nécessaires pour la transition énergétique (cuivre, cobalt, lithium, etc.), et d’autre part, le pays détient un vaste patrimoine forestier (60 % des forêts tropicales du bassin du Congo). La RDC abrite aussi des zones humides dont le plus grand complexe de tourbières sous les tropiques couvrant environ 123.750 Km2, soit 75 % du même bassin du Congo. Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, ces forêts et tourbières sont d’une valeur exceptionnelle. D’où l’intérêt de la préservation de ces ressources stratégiques. Mais en même temps, les écosystèmes de la RDC regorgent d’autres richesses naturelles pour la croissance et le développement du pays. Tel est le cas par exemple du pétrole. Pour un pays réputé parmi les plus pauvres de la planète et les plus vulnérables aux changements climatiques, la préservation de ses forêts et tourbières a un coût économique et social. En effet, dans les zones regorgeant de ces précieuses ressources, l’État congolais peut y développer non seulement l’industrie forestière, mais aussi des hydrocarbures pour accroître ses recettes publiques et entretenir la croissance économique.
En 2022, les pays développés ont finalement réussi à mobiliser près de 116 milliards de dollars américains alloués aux pays en développement afin de les aider à financer les programmes devant leur permettre de faire face au dérèglement climatique, et de réduire la décarbonisation. Alors qu’elle contribue à l’atténuation du réchauffement climatique grâce notamment à ses forêts et tourbières, la RDC fait figure de parent pauvre en financements climatiques. Le Fonds national pour la réduction des émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts (FONAREDD) qui a été mis en place en 2012 pour canaliser les appuis des bailleurs, n’a réussi à mobiliser que 750 millions de dollars américains, y compris le dernier financement relevant de la deuxième lettre d’intention signée avec le fonds CAFI (Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale) pour un montant de 500 millions de dollars américains.
Le présent rapport met l’accent sur le fait que le déficit de financements climatiques en RDC, associé à certaines oppositions des bailleurs au sujet de l’exploitation forestière et pétrolière, finissent par alimenter, dans l’opinion nationale, les accusations d’un complot international contre l’État congolais, « victime » d’un échange inégal. Sans compensations financières répondant aux attentes des Congolais, il sera difficile d’aboutir à une appropriation nationale des initiatives visant la préservation des forêts et tourbières.